Lorsque j’ai pris la route de Kingston à Toronto pour assister à l’AGA inaugurale en mars, je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. Je pensais que je rencontrerais peut-être quelques autres étudiantes et étudiants Noirs en médecine qui deviendraient mes amis ou de futurs collègues. Le fait d’être accueillie par des étudiantes et étudiants des 17 facultés de médecine, dont beaucoup sont arrivés par avion de tout le pays, n’était que le début de mes attentes qui ont été dépassées.
Cette fin de semaine a été l’occasion de rencontrer des personnes originaires de provinces que je n’avais jamais visitées auparavant. Pourtant, l’unité culturelle que nous avons toutes et tous ressentie, le réconfort que nous avons trouvé en étant entourés de personnes qui nous ressemblaient et qui vivaient la médecine de la même manière était émouvant.
Je n’imaginais pas qu’au terme de cette fin de semaine, nous aurions formé une communauté.
Une communauté pour les étudiantes et étudiants en médecine qui sont les seuls Noirs de leur promotion.
Une communauté pour les étudiantes et étudiants en médecine qui ne savaient pas par où commencer pour créer une association d’étudiants Noirs en médecine dans leur faculté.
Une communauté dédiée à l’épanouissement des Noirs, sans retenue ni crainte d’être jugés.
Une communauté qui serait présente lors des manifestations internationales « Black Lives Matter » face à une pandémie. Les fermetures nationales ont commencé deux semaines à peine après notre assemblée générale inaugurale. Il ne nous manquait que deux semaines pour que cette occasion de nous rencontrer en personne, d’étreindre et d’embrasser notre nouvelle communauté, nous soit enlevée.
Je considère que la création de l’Association canadienne des étudiantes et étudiants Noirs en médecine par les docteures Helen Telekmiriam et Yohanna Asghedom est l’exemple même de la tempête idéale. Nous n’avions aucune idée de ce qui allait se produire dans les mois suivants. Nous en étions aux trois premiers mois de notre mandat en tant que premier exécutif officiel lorsque le soutien a afflué, en réponse aux manifestations autour de la mort de George Floyd.
Pourtant, que se serait-il passé si deux femmes noires en médecine, dans leur dernière année de demande de résidence, n’avaient pas choisi 2020 comme année de rassemblement des étudiantes et étudiants Noirs en médecine au Canada? Aurions-nous eu le soutien communautaire dont nous avions tous besoin au plus fort des manifestations « Black Lives Matter »? La possibilité de s’appuyer sur notre communauté et sur les nouveaux amis que nous avions rencontrés a été inestimable. C’est ce qui a le plus compté pour moi. Le fait de savoir qu’il y avait des gens qui vivaient exactement les mêmes mouvements et les mêmes expériences que moi en tant que femme noire et étudiante en médecine cet été a fait toute la différence au niveau de mon bien-être.
Aurions-nous été préparés à réagir et à amorcer des changements dans nos institutions? Avant d’avoir une vision pour l’ACÉNM, nous avions rédigé des recommandations pour toutes les facultés de médecine et supervisé des organisations telles que l’AFMC et la FEMC. Nous aimons le voir ainsi : nous sommes allés à toute vitesse avant de ralentir le pas.
Nous ne saurons jamais ce qu’aurait été cette année sans l’ACÉNM, mais je peux vous assurer qu’elle aurait été très différente. Des relations individuelles qui nous ont permis de traverser une année effrayante à la volonté collective d’apporter des changements dans nos facultés, mars 2020 est un mois pour lequel nous sommes reconnaissants.
Le meilleur reste à venir pour l’ACÉNM.
Iku Nwosu, présidente